Afin de célébrer le 500ème anniversaire de la Réforme Protestante, le réveil spirituel énergisé par le Saint Esprit au XVIème siècle de notre ère, nous célébrons aujourd’hui la vie du grand réformateur Martin Luther.
Dans les articles précédents, nous avons vu l’évènement qui a catalysé la Réforme Protestante, à savoir le jour où Luther cloua ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg, puis, nous avons vu comment Dieu orchestra la conversion de Luther alors catholique de doctrine et donc perdu dans ses péchés.
Dans cet article, nous considèrerons la vie de Martin Luther en 10 dates :
1483 : La naissance
Martin Luther est né le 10 novembre 1483 en Allemagne dans la ville d’Eisleben dans le comté de Mansfeld. Son père, Hans Luther, était un fils de paysan devenu mineur de cuivre, puis, propriétaire d'une mine de cuivre et d'une fonderie. Son dur labeur lui permit de quitter la classe ouvrière pour devenir un bourgeois et un magistrat.
Sa mère Marguerite Zidler était une femme au foyer travaillant inlassablement pour aider sa famille. L’histoire nous rapporte qu’elle eut probablement huit enfants, bien que seulement cinq atteignirent l’âge adulte dont le fils ainé Luther et son frère Jacob, ainsi que trois filles.
1501 : L’université de philosophie
Martin Luther avait l'intention d'étudier le droit, comme le souhaitait son père. Toutefois, il devait d’abord acquérir des diplômes de philosophie (discipline très influencée théologiquement et passage obligé de l’époque) avant de jouir du privilège d’étudier la jurisprudence. En 1501, âgé de dix-sept ans, Luther entra donc à l'université d'Erfurt où il obtint très rapidement un diplôme de bachelier en 1502.
Ce diplôme lui permit d’obtenir un poste à la faculté d'Erfurt pour enseigner la philosophie pendant qu’il poursuivait sa maîtrise qu’il obtint en 1505. La tradition rapporte qu’il termina second d’une classe de dix-sept élèves. À vingt-et-un ans, il était désormais Magistère Martinus Luder of Mansfeldt et prêt à étudier le droit.
1505 : De la foudre au monastère
Pourtant, durant l’été 1505, alors qu'il retournait à l’université, Luther fut pris dans un très violent orage et la foudre frappa tout près de son chemin. Il fit alors un vœu peu commun par superstition catholique : « Sainte Anne, aide-moi ! Je me ferais moine ! ».
Ayant par la providence de Dieu échappé à la mort, sa conscience mal éduquée dans les voies de Dieu le pressa à honorer son vœu. Il entra donc au couvent des moines augustins à Erfurt, au grand dam de son père qui le voyait déjà faire carrière dans le droit.
1507 : Consacré prêtre catholique
Luther fut ensuite consacré prêtre en 1507, année durant laquelle il célèbrera sa première messe en tant que prêtre catholique romain. L’histoire nous révèle qu’après sa conversion en 1519, Martin Luther s’opposera vigoureusement aux hérésies de la messe catholique.
1508 : Professeur de théologie
En l’an 1508, Luther se rendit à l’université de Wittenberg, fondée par le Prince Frédéric III, pour y donner des cours et poursuivre un doctorat de théologie sur les conseils du doyen du monastère Augustin. Il devint docteur en théologie en 1512 et par la suite professeur de théologie.
Comme bon nombre de professeur de théologie dans les universités publiques de nos jours, Luther n’était pas converti à Christ. Toutefois, sa vocation de professeur le mena à étudier la Bible qu’il mémorisait par chapitre entier. Cette grâce allait radicalement changer sa vie et sa théologie pour accomplir les plans de Dieu.
1510 : La désillusion de Rome
1510 fut l'année durant laquelle Luther parcourut plus de 1500 kilomètres pour se rendre à Rome, un pèlerinage spirituel qu’il attendait depuis des années. Cependant, la désillusion de Luther fut écrasante lorsqu’il vit la décadence du système et des prêtres catholiques à Rome.
Il fut ulcéré par leur avarice allant jusqu’à extorquer l’argent des plus démunis par le prétexte des indulgences pour construire de nouvelles basiliques. Il n’avait pas imaginé non plus la désinvolture qu’il constata de la part des supposés hommes de Dieu pendant les célébrations de la messe.
Luther était malgré tout déterminé à réaliser un pèlerinage spirituel comme il se l’était promis depuis si longtemps. Il se rendit donc à proximité de la Basilique Saint Jean de Latran, au tristement célèbre sanctuaire idolâtre de la Scala Santa (signifiant les « Escaliers Saints »).
Selon la tradition, Luther monta à genoux les vingt-huit marches de cet escalier de marbre en répétant le Notre Père sur chaque marche. L’église catholique enseignait en effet que ce rite pouvait racheter une âme du purgatoire (un lieu qui n’existe pas selon la Bible – Luc 16:19-31). Pourtant, lorsqu’il arriva au sommet de la Scala Santa, Luther ne put s’empêcher de confesser : « Qui sait si cela est vrai ? ».
Ouvrons une parenthèse pour répondre à cette question de Luther : Qu’en pensez-vous? Est-ce vrai ? La Bible n’affirme-t-elle pas que Dieu le Fils, Jésus Christ, plia le genou devant Dieu Son Père pour mourir à la croix afin que seulement par la foi en Son sacrifice nous puissions être sauvés ? (1 Pierre 1:18-19; Romains 3:20-26)
En conséquence, toute mention du rachat de l’âme par un autre moyen que le précieux sang de Christ est un blasphème. Or, par la providence de Dieu, Luther méditait la Bible et il commençait à se rendre compte de dérives majeures de doctrine de l’église catholique (une fausse église).
1517 : 95 thèses contre les indulgences
Le 31 octobre 1517, Martin Luther afficha ses restées fameuses 95 thèses sur les portes de l’église-château de Wittenberg en Allemagne. Ce jour marquerait à jamais l’histoire de l’Église universelle comme le catalyseur de la Réforme Protestante.
1518 : Jugé pour hérésies
Pour ses vues subversives contre les indulgences et la papauté, Luther fut accusé d’hérésies par l’église de Rome. Il se défendit en citant la Bible plutôt que les dogmes catholiques et il dut fuir comme nous allons le voir...
1519 : La conversion
En 1519, Luther embrassa la vraie doctrine biblique (et non catholique romaine) sur le salut. Dieu avait sauvé Luther par la puissance de Sa Parole qui ne revient jamais à Lui sans accomplir son dessein (Ésaïe 55:10-11). Par la volonté de Dieu, Martin Luther mena ensuite le grand réveil spirituel de la Réforme Protestante.
1520 : Excommunié par Rome
Le 15 Juin 1520, Luther fut solennellement appelé par le Pape à renier nombres de ses écrits y compris les 95 thèses contre les indulgences et d’autres hérésies catholiques. Il n’en fit rien, et, fut excommunié par Rome. Il était alors en sécurité en Allemagne, dans les contrés du Prince Fréderic III, dit Le Sage.
1521 : De la Diète de Worms à la traduction du Nouveau Testament
Le 18 April 1521, Luther fut appelé à comparaître devant la célèbre Diète de Worms, une assemblée générale des États du Saint-Empire romain germanique qui eut lieu dans la ville de Worms pendant près de quatre mois. La diète fut présidée par l’Empereur Charles Quint tandis que le Prince Fréderic III avait reçu la promesse que Luther pourrait s'y rendre sans danger afin de répondre aux accusations du monde catholique.
Un homme nommé Johann Eck, représentant l’Empire germanique, présenta à Luther des copies de ses livres, lui demanda s’ils étaient les siens et s’il reniait leurs contenus. Luther confirma qu’il en était l’auteur et demanda un jour de réflexion pour répondre à la deuxième question. Il revint après avoir prié et médité sur les écrits et témoigna au péril de sa vie les mots suivants, à jamais gravés dans la mémoire collective de tous saints de l’Éternel qui sont reconnaissant pour la Réforme :
« À moins que je ne sois convaincu par le témoignage des Écritures ou clairement par la raison (car je ne me fie ni au Pape ni aux les conciles seulement, car on sait qu'ils se sont souvent trompés et se sont contredits), je suis lié par les Écritures que j'ai citées et ma conscience est captive à la Parole de Dieu. Je ne peux ni ne veux rien renier, puisqu'il n'est ni sûr ni juste d'aller contre la conscience. Que Dieu m'aide. Amen ».
À la fin de son plaidoyer, Luther leva le bras en faisant le salut traditionnel d'un chevalier gagnant un combat. De retour dans sa ville de Wittenberg, il fut kidnappé et emmené au château de Wartburg par Frédéric le Sage qui voulait le protéger de ses ennemis.
Dans ce château-prison, il traduisit le Nouveau Testament du grec en allemand pour la première fois de l'histoire en seulement dix semaines. Le peuple n'avait en effet pas accès à la Parole de Dieu à cette époque. Pour la petite anecdote, Luther passera la fin de sa vie à traduire l’Ancien Testament et à peaufiner une traduction intégrale de Bible – la Bible de Luther – qui est toujours utilisée en Allemagne. La Bible de Luther est aujourd’hui considérée comme l’œuvre fondatrice de la langue allemande moderne.
1522 : Retour et réformes
Luther retourna ensuite à Wittenberg et entreprit une série de réformes théologiques et sociales. La Bible serait désormais traitée comme il se doit, la Parole souveraine de Dieu qui régit la vie d’église et la vie citoyenne. L’école pour tous fut instaurée. Les musiciens et les poètes furent exhortées à composer des partitions et des hymnes pour le culte du Seigneur.
Saviez-vous que l’Église catholique avait interdit aux chrétiens de chanter dans les églises ? Les réformateurs ramenèrent la louange dans nos églises. Gloire à Dieu ! Cette époque a sans nul doute été un soulagement profond pour les vrais chrétiens voyant sous leur yeux la Parole de Dieu honorée et obéie pour la première fois de leur vie dans les églises.
1523 : La rencontre
Durant l’année 1523, Luther exhorta les moines et les nones à quitter leurs monastères et abbayes, pour obéir au Seigneur en étant des lumières dans le monde, par un écrit publié sous le nom du De Votis Monasticis. Une des nones de l’époque portait le nom de Catherine de Bore. Elle crut aux Écritures mis en lumière par Luther, mais elle était comme bien d’autres gardée de force dans une abbaye.
Lors de la fête de la Pâque, douze consœurs parmi lesquelles étaient Catherine de Bore s’échappèrent en cachette de leur abbaye grâce au voiturier venant livrer du poisson pour l’occasion ! Par l'intermédiaire de complices attendant les évadées de "Abbaye Break" non loin de là, ces femmes furent libérées pour vivre une vie conforme à la Parole de Dieu.
Catherine de Bore fut ensuite hébergée à Wittenberg dans la demeure de Barbara Brengebier et Lucas Cranach, amis des réformateurs Philippe Melanchthon et Martin Luther qu'elle côtoierait souvent par la suite. Mademoiselle de Bore avait rencontré l’homme de sa vie.
1525 : Un mariage, un classique et un culte biblique
Luther hésita à se marier pendant quelques temps, entre autres pour éviter un potentiel scandale qui aurait porté préjudice à la Réforme. Luther avait de l’humour, il prit la décision de se marier car « son mariage plairait à son père, agiterait le pape, ferait rire les anges et pleurer les diables ».[7] Le 13 juin 1525, les Cieux furent témoins du mariage de Martin Luther et Catherine de Bore, futures parents de six enfants dont trois fils et trois filles.
En décembre de cette même année, deux faits marquants pour la Réforme eurent lieu. Le premier fut en réponse à la controverse avec Erasmus sur le libre arbitre. Il s'agit de la publication de l'ouvrage biblique classique de Luther intitulé De Servo Arbitrio (littéralement Du Serf Arbitre, aussi traduit L’Esclavage de la Volonté). Le deuxième se déroula le 25 décembre, ce fut la célébration du premier culte protestant de l’histoire.
1529 : Publication d’un catéchisme protestant
Quatre années plus tard, Martin Luther publia Le Petit Catéchisme, un ouvrage de théologie accessible à tous afin que la vérité de la Parole de Dieu soit bien interprétée. Les doctrines chrétiennes y furent expliquées « tels qu'un chef de famille doit les enseigner aux siens en toute simplicité » écrivît-il.
1530 : La confession d’Augsbourg
Le 25 juin 1530, Luther présenta la confession d’Augsbourg à l’empereur romain Charles Quint lors de la Diète d’Augsbourg suite à la nécessité de rédiger une confession de foi commune pour le Saint-Empire romain germanique. La confession d'Augsbourg, rédigée par Philippe Mélanchthon, fut rejetée par Charles Quint à cause de la prédominance des députés catholiques lors de la diète. Cette confession demeure encore aujourd’hui un ouvrage central du luthéranisme.
1533 : Publication d’un recueil d’hymnes
L’an 1533 vit la publication d'un recueil d’hymnes, le Klug'sche Gesangbuch, contenant de magnifiques cantiques y compris le fameux et toujours populaire : « C'est un rempart que notre Dieu » (Ein' feste Burg, traduit en anglais: A Mighty Fortress is Our God). Ces cantiques font désormais partie intégrante de la liturgie protestante et leur influence sur le développement de la musique allemande fut aussi remarquable.
Le compositeur chrétien Jean-Sébastien Bach utilisa notamment les textes des cantiques protestants pour trente-huit cantates. Oh la gloire de la puissance de la vérité de Dieu qui transforme le monde dans toutes ces facettes : le langage, la musique, l'éducation et par-dessus tout qui génère notre rédemption!
1537 : Une théologie luthérienne
En 1537, lors d’une conférence de la Ligue de Smalkalde, une union militaire de princes protestants allemands, Luther présenta un résumé de la théologie luthérienne.
1542 : Touché par la maladie et les épreuves
Demeurant à Wittenberg durant les dernières années de sa vie, Luther souffre de calculs rénaux mais aussi de dépression et d'angoisse suite à la mort de sa fille Madeleine en 1542 ainsi qu’aux querelles entre protestants. Il demeure néanmoins ferme dans sa foi et infatigable dans la défense de l’Évangile contre les hérésies catholiques de Rome.
1546 : Départ pour les Cieux
Martin Luther s'éteint à Eisleben, sa ville natale, et fut enterré sous l’église-château de Wittenberg. Sur sa tombe est inscrite la durée de sa vie : soixante-trois ans, deux mois, et dix jours. Luther était un homme imparfait, un pécheur devant Dieu comme nous tous, avec ses défauts et ses travers, mais quelle joie peuvent avoir tous les vrais chrétiens qui prennent connaissance de l’héritage qu’ils ont reçu de la part de Luther par la grâce et la providence de Dieu :
L’Église de retour aux Écritures ! l’Église de retour au culte biblique pour la gloire du Seigneur ! Alléluia !
Soli Deo Gloria,
CONNAITREpourVIVRE.com
Références
[1] Article en ligne sur www.museeprotestant.orh, intitulé : « Qui est Martin Luther ? » : http://www.museeprotestant.org/en/notice/qui-est-martin-luther/
[2] Herbert K. Jacobsen, article en ligne sur www.christianitytoday.com, intitulé : « Martin Luther's Early Years: Did You Know? » : http://www.christianitytoday.com/history/issues/issue-34/martin-luthers-early-years-did-you-know.html
[3] Alain Joly, article en ligne sur www.magistro.fr, intitulé : « Entre fidélité et Réformation» : http://www.magistro.fr/index.php/template/lorem-ipsum/devant-l-histoire/item/2169-entre-fidelite-et-reformation
[4] Article en ligne sur www.visit-luther.com, intitulé: « A timeline of Luther's life”: http://www.visit-luther.com/reformation-heroes/martin-luther/a-timeline-of-luthers-life/
[5] Article en ligne sur www.martinluther.ccws.org, intitulé : « Martin Luther : Professor of Theology”: http://martinluther.ccws.org/professor/index.html
[6] Article en ligne sur www.monergism.com, intitulé : « Martin Luther'sAccount of His Own Conversion ”: https://www.monergism.com/thethreshold/sdg/MartinLutherConversion.pdf
[7] Fameuse citation de Luther rapportée sur le site suivant : https://www.visit-luther.com/reformation-heroes/katharina-von-bora/
[8] Article en ligne sur ancestry.com, intitulé : « About Erfurt, Germany, University Records of Martin Luther, 1501-1505 ”: http://search.ancestry.com/search/db.aspx?dbid=61387
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