Dans les temps anciens, lorsqu’une personne était en souffrance, en disgrâce, ou en deuil, elle déchirait ses vêtements, se revêtait d’un sac et se recouvrait de cendre ou de poussière. Elle revêtait “le sac et la cendre” en signe d’humiliation (Ésaïe 58:5). Nous voyons pourtant dans la Bible Parole de Dieu l’exemple de deux rois qui n'aimaient pas le sac et la cendre. On peut dire que l'homme naturel, animal, psychique, c'est à dire celui qui ne dispose que de l'âme (psyché) comme principe vital à tout être vivant, par opposition à l'homme spirituel qui a reçu l'Esprit (1 Corinthiens 2:14), n'aime pas le sac et la cendre. L'un de ces rois était Artaxerxès Longue-main, roi de Perse, dont Néhémie était l'échanson (il servait le vin au roi). Néhémie n'avait jamais paru triste en sa présence (Néhémie 2:1). On ne devait pas être triste devant un tel personnage, il fallait toujours être joyeux, ou tout du moins paraître dans la joie. On reconnaît bien là le cœur de ce roi dont la devise était de toute évidence : « mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (Ésaïe 22:13).
“ Le sac et la cendre nous parlent d'humiliation, de repentance, de deuil, du sentiment profond d'avoir offensé Dieu par nos péchés ”
Le sac et la cendre nous parlent d'humiliation, de repentance, de deuil, du sentiment profond d'avoir offensé Dieu par nos péchés. Le livre d’Ecclésiaste au chapitre sept et verset deux nous dit: « Mieux vaut aller dans la maison de deuil, que d'aller dans la maison du festin […] et celui qui vit prend la chose à cœur », puis au verset quatre : « Le cœur des sages est dans la maison de deuil, mais le cœur des sots dans la maison de joie ». Avant de gouter à la joie du royaume, il nous est nécessaire d'être dans la contrition du cœur, avec le sentiment profond d'avoir offensé Dieu par notre péché. Afin de recevoir le pardon de Dieu, nous devons selon l’Écriture: « [Lui confesser nos] péchés, et Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9). Le second de ces rois s'appelait Assuérus roi de Perse, époux d'Esther (Esther 2:16), homme despotique, sensuel, capricieux, et qui « n’acceptait pas que l'on entre vêtu d'un sac, dans la porte du roi » (Esther 4:2). Haman l'Agaguite cherchait à détruire tous les juifs qui étaient dans le royaume d'Assuérus (Esther 3:6), mais il ne voulait pas que la souffrance passe la porte du palais. Ces deux personnages sont bien l'image de la société hédoniste où l'on ne se préoccupe que de profiter au maximum de la vie, de jouir, de prendre du bon temps comme on dit. Pour employer une expression de la Bible, on préfère être dans la maison de la joie que dans celle du deuil, pourtant le Christ Lui-même nous dit dans les Béatitudes : « Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c'est eux qui seront consolés » (Matthieu 5:4, version Darby). Il est vrai que cette consolation que nous apporte le Christ est mille fois supérieure à la joie de ce monde. Le Seigneur Jésus nous parle d'une joie accomplie, parfaite, d'une paix qui est comme un fleuve, d'un amour parfait qui chasse la crainte. Déjà dans l'ancienne alliance le roi David pouvait dire : « Un héritage délicieux m'est échu, une belle possession m'est accordée […] ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » (Psaumes 16:6,11). Lorsque le prophète Elie annonça au roi Achab qu'il serait frappé divinement avec son infâme épouse Jézabel pour avoir fait tuer Naboth dans le seul but de s'emparer de sa vigne, « [Achab] déchira ses vêtements, et mit un sac sur sa chair ; et il couchait avec le sac, de suite l'Éternel [vit] qu'il [s'était] humilié et dit : “ parce qu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le mal en ses jours ; mais dans les jours de son fils, je ferai venir le mal sur sa maison ” » (1 Rois 21:27,29). Nous avons aussi l'histoire du prophète Jonas que l'Éternel envoya à Ninive la grande ville pour crier contre elle et lui dire : « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite » (Jonas 3:4), et il est ajouté : « Et les hommes de Ninive crurent Dieu, et proclamèrent un jeune, et se vêtirent de sacs, depuis les plus grands d'entre eux jusqu'aux plus petits […] Et Dieu vit leurs œuvres, qu'ils revenaient de leur mauvaise voie ; et Dieu se repentit du mal qu'il avait parlé de leur faire, et Il ne le fit pas » (Jonas 3:10).
“ notre Père en Jésus prend plaisir à ce que nous nous approchions de Lui, même et surtout lorsque nous avons péché ”
Notre société est elle aussi sous le jugement de Dieu, mais la bonne nouvelle est annoncée, l'évangile est prêché dans le monde entier et « Dieu ordonne maintenant aux hommes, que tous en tous lieux, qu'ils se repentent ; parce qu'il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l'homme qu'il a destiné à cela de quoi il a donné une preuve à tous, l'ayant ressuscité d'entre les morts » (Actes 17:30,31). Dieu « ne prend pas plaisir à la mort du méchant mais plutôt qu'il se détourne de ses voies, et qu'il vive » (Ézéchiel 18:23). Si l'on ne pouvait pas s'approcher de ces rois avec le sac et la cendre, l'Éternel Dieu notre Père en Jésus prend plaisir à ce que nous nous approchions de Lui, même et surtout lorsque nous avons péché. Il connait notre souffrance pour avoir mal agit. L’Écriture nous enseigne dans le Psaume 130: « Si tu gardais le souvenir des iniquités, Éternel, Seigneur, qui pourrait subsister ? Mais le pardon se trouve auprès de toi, afin qu'on te craigne [...] la rédemption est auprès de lui en abondance » (Psaumes 130:3-4,7b). Si le roi Assuérus ne permettait pas que l'on s'approche des portes de son palais dans le sac et la cendre, Dieu notre Père nous invite à « [entrer] dans Ses portes avec des actions de grâces, dans Ses parvis avec des louanges » (Psaumes 100:4). La joie de l'Éternel est notre force,
Lionel Guibal Aumônier de prison Fédération Protestante de France des prisons Contact: l.guibal@gmail.com
Cet article est reproduit avec la permission de Lionel Guibal [ lavieenjesus.fr ], auteur invité de CONNAITREpourVIVRE.com.
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